Yannick. Responsable CSSCT dans une entreprise pharmaceutique

Yannick. Responsable CSSCT dans une entreprise pharmaceutique

« Si pendant la tempête on n’est pas là, les salariés ne viendront pas vers nous par beau temps »

Yannick est responsable de la Commission santé, sécurité et conditions de travail dans une entreprise pharmaceutique. Celle-ci a vu grimper ses ventes au début de la crise et a continué la production. Aujourd'hui l’activité se tasse. Début des inquiétudes ?

Je suis secrétaire de la CSSCT et titulaire au CSE, affilié à Force Ouvrière. Depuis le début de la crise, il y a eu beaucoup d’échanges entre les élus et la direction. On tient un copil chaque semaine avec la direction, le département Qualité, sécurité et environnement, sur les mesures sanitaires, les décisions prises, le nombre de personnes en arrêt, etc. On est très connectés à la direction. La CSSCT est force de propositions, nous avons demandé et obtenu que la société de nettoyage augmente ses fréquences de passage.

Un pic d’activité. L’entreprise a continué à fonctionner à plein régime ces dernières semaines. En mars nous étions à +40% par rapport à l’an passé. Certains de nos produits ont été fortement demandés. Nos lignes de production ont travaillé quasiment normalement. Notre métier premier se passe en zone pharmaceutique, avec des masques FFP2, FFP3, des équipements de protection individuels, des tenues spéciales, des gants… Donc on n’a pas eu de crainte, on appliquait déjà les gestes barrières d’une certaine façon. Il a fallu remplacer les absents, on a pris de l’intérim mais c’est difficile à anticiper. J’ai moi-même été en renfort sur la production, sur un poste que j’avais déjà occupé dans le passé. Il a aussi fallu réinternaliser certains secteurs, comme le conditionnement, habituellement confié à des centres d’aide par le travail ou à des détenus. Des collègues volontaires ont prêté main forte. Au total, environ 260 collègues ont travaillé sur site, environ 30% de l’effectif. C’était une organisation parfois complexe, car le titulaire et son back-up pouvaient être absents. Il n’y a pas trop eu de stress par rapport aux risques de contamination. En cas d’inquiétude il y avait des interlocuteurs. La direction a relancé la production de gels hydroalcooliques. Il y a en avait pour tout le monde, les salariés pouvaient en prendre chez eux. L’infirmière était très présente sur site. Les réunions ont été supprimées, les roulements pour les pauses ont été revus. Il y a eu un climat de confiance.

Venez sur le site de l’Orseu 

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